L'industrie et les échanges
L'industrie représente 30 % du P.I.B. (dont 22 % pour les industries manufacturières) et emploie 13 % de la population active (1995). Au système étatique, qui n'avait d'ailleurs pas réussi à s'imposer dans le Sud après la réunification, a succédé, après 1987, une économie de marché favorisant la production de biens de consommation, en particulier ceux destinés à l'exportation. L'industrie lourde et de biens d'équipement (sidérurgie, engrais, papier, ciment) domine encore dans le Nord. Les industries légères et manufacturées, appuyées sur une main-d'œuvre bon marché, se sont surtout développées dans le Sud : textiles et vêtements, agroalimentaire, composants électriques et, dans une moindre mesure, assemblage automobile et composants électroniques. Les investisseurs étrangers préfèrent la région d'Hô Chi Minh-Ville (45 %) à celle d'Hanoi (30 %). Alors que le Viêt Nam, soumis à un embargo occidental après 1978, avait rejoint le bloc de l'Est (Comecon), l'effondrement de ce dernier (1989-1991) a réorienté son commerce extérieur vers les pays capitalistes, surtout d'Asie. Singapour, la Corée du Sud, le Japon (premier donneur d'aide) et Taïwan sont devenus ses principaux partenaires, avant les pays européens. De même pour les investissements : Hongkong, Taïwan et la Corée du Sud viennent en tête (pétrole, tourisme, communications). Le Viêt Nam exporte des produits bruts (pétrole, riz, produits de la mer, café, caoutchouc, charbon), mais les biens manufacturés (vêtements, chaussures) ont augmenté depuis 1995. Le commerce vietnamien ne représente toutefois qu'un dixième de celui de la Thaïlande. La reprise du tourisme s'affirme au fil des ans (1,5 million de visiteurs en 1998).
Alors que les barrières administratives, la corruption, l'absence de système bancaire moderne, l'insuffisance des nouvelles réformes commençaient à décourager les investisseurs, la crise asiatique de 1997 a fait chuter les exportations ; le taux de croissance a baissé (5,8 % en 1998 contre 8,2 % en 1997) et le dong a été dévalué (20 %).