Le Viêtnam du XXIe siècle

 

 Le Viêt Nam du XXIe siècle
Au IXe Congrès du P.C.V. (avril 2001), le général Lê Kha Phieu, devenu secrétaire général en 1997, est désavoué au terme d'un long débat interne opposant réformistes et conservateurs. Il est remplacé par un modéré, Nong Duc Manh, qui, fait inédit, vient d'un groupe ethnique minoritaire (thai). Le Comité central est rajeuni ; le Sud, pôle du développement économique, mieux représenté. Bien que la crise asiatique de 1997 ait plutôt épargné le Viêt Nam, la croissance et les investissements étrangers ralentissent, car les réformes structurelles (administration, secteur bancaire et entreprises publiques) se heurtent à de nombreux obstacles et marquent le pas. La montée d'un capitalisme « sauvage » dans une bureaucratie d'État suscite conflits d'intérêts, escroqueries et scandales. Ainsi l'affaire « Nam Cam » révèle qu'un réseau de gangsters a bénéficié de protections haut placées : trois personnalités sont condamnées en 2003 à des peines de prison. Le régime maintient sa volonté de modernisation, se prononce pour une « économie de marché à orientation socialiste » (ouverture d'une Bourse à Hô Chi Minh-Ville en 2001 et à Hanoi en 2005) tout en s'efforçant de se protéger. Bousculé par les mutations sociales devenues plus âpres au fur et à mesure que la croissance économique se confirme, le pays est également confronté à des épidémies de
S.R.A.S. (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003 et de grippe aviaire à partir de 2004. S'il parvient à les traiter avec une relative transparence, il se voit reprocher, en revanche, de sérieux manquements en matière de respect des droits de l'homme et de la liberté de religion (les manifestations des « montagnards » des hauts plateaux du Sud, marginalisés par le développement des plantations de café, sont violemment réprimées). À l'issue du Xe Congrès du P.C.V. (avril 2006), seul le numéro un du pouvoir, Nong Duc Manh, secrétaire général du parti, est reconduit pour un second mandat ; en revanche, l'ensemble de l'exécutif – le président Trân Duc Luong, le Premier ministre Phan Van Khai et le président de l'Assemblée nationale Nguyên Van An – est soumis à renouvellement. Leurs successeurs – Nguyên Minh Triet et Nguyên Tan Dung –, réputés réformateurs, sont investis en juin. Ces nouvelles autorités maintiennent cependant un niveau élevé de répression à l'encontre des dissidents et ne tolèrent qu'une timide libéralisation du processus politique : à l'issue des élections législatives de mai 2007, seuls 43 sièges (sur 500) reviennent à des non-membres du P.C.V. ; l'émergence de cette « troisième force » permet, toutefois, d'espérer que la nouvelle Assemblée serait appelée à se transformer de chambre d'enregistrement en force d'appoint pour le chantier de la modern.




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