La politique étrangère

 
 La politique étrangère depuis 1989
Le retrait des troupes vietnamiennes du Cambodge conditionne la fin de l'isolement du Viêt Nam et, donc, son accès à l'aide occidentale. Sa sécurité dépend toutefois de la solidité du régime de Phnom Penh. Malgré la menace que représentent les
Khmers rouges, aidés jusqu'en 1991 par la Chine et la Thaïlande, celui-ci se renforce. Hanoi, soumis aux pressions de l'U.R.S.S. qui souhaite améliorer ses relations avec Pékin, avance son retrait du Cambodge à septembre 1989. Il faudra attendre la signature de l'accord de paix sur le Cambodge (octobre 1991) pour voir se réaliser la normalisation des relations sino-vietnamiennes et l'amorce d'une levée partielle de l'embargo américain.
   L'effondrement du socialisme en Europe de l'Est pousse le Viêt Nam à se rapprocher de la Chine (sommet de Pékin en
novembre 1991). Mais les conflits territoriaux (frontières et concessions pétrolières en mer de Chine méridionale) demeurent une pomme de discorde. Les visites du Premier ministre chinois Li Peng, puis du président Jiang Zemin à Hanoi (1992 et 1994) permettent des négociations malgré des tensions parfois vives. En
décembre 1999, le Viêt Nam et la Chine signent un traité délimitant leur frontière terrestre, puis, un an plus tard, un accord sur la délimitation de leur frontière maritime dans le golfe du Tonkin, accompagné d'un accord de coopération sur la pêche. Malgré le contentieux qui les oppose concernant les îles Paracel et les îles Spratly en mer de Chine méridionale, les relations entre les deux pays sont étroites et les échanges diplomatiques, soutenus (visite du président chinois Jiang Zemin en 2002, accord de coopération de défense en avril 2005).
   L'implosion de l'
Union soviétique contraint le Viêt Nam à réajuster sa politique étrangère, bien qu'il se soit efforcé de développer de bonnes relations avec les États issus de l'ex-U.R.S.S. En mars 2001, Vladimir Poutine se rend à Hanoi. Le 4 mai 2002, la Russie quitte la base de Cam Ranh. Décidé à être « l'ami de tout le monde », le Viêt Nam refuse désormais d'avoir sur son sol une base étrangère (livre blanc de la Défense de décembre 2004).
   Après
1991, le Viêt Nam se rapproche des pays de l'ASEAN. Commerce et investissements connaissent alors un développement rapide. En juillet 1992, le Viêt Nam signe le traité d'amitié et de coopération de l'ASEAN, et, après avoir eu le statut d'observateur, devient le septième membre de l'Association en juillet 1995. Des négociations sont ouvertes sur les limites des eaux territoriales. L'AFTA (ASEAN Free Trade Area) entrant en vigueur le 1er janvier 2002, le Viêt Nam obtient un report d'échéance jusqu'en
2006. Il devient membre de l'APEC en 1998. Après 1991, de bonnes relations économiques se sont aussi développées avec la Corée du Sud. Avec le Japon, premier donneur d'aide, longtemps premier partenaire commercial et troisième investisseur, les relations se resserrent (visite du Premier ministre Junichiro Koizumi en avril 2002, visite du Premier ministre Phan Van Khai en avril 2003, accord sur les investissements en novembre 2003).
   Les relations avec les
États-Unis demeurent longtemps bloquées par la question des soldats américains disparus au combat ; le Viêt Nam s'efforce de faciliter les recherches. En juillet 1993, Washington autorise le F.M.I., la Banque mondiale et l'ADB (Asian Development Bank) à consentir des prêts au Viêt Nam, mais l'embargo américain n'est levé qu'en février 1994 et les relations diplomatiques ne sont rétablies qu'en juillet 1995. Après quatre ans d'intenses négociations, les deux pays signent en juillet 2000 un accord de normalisation des relations économiques, à la satisfaction d'Hanoi qui voit s'ouvrir le chemin de l'O.M.C. En novembre, Bill Clinton est le premier président américain à se rendre au Viêt Nam. Devenus le deuxième client du Viêt Nam après le Japon en 2002, les États-Unis sont leur premier client en 2005. Des tensions subsistent : Hanoi est opposé à l'intervention américaine en Iraq et, en mars 2005, une Cour américaine déclare irrecevable la plainte des victimes vietnamiennes de l'« agent orange », défoliant contenant d'importantes quantités de dioxine utilisé massivement par l'armée américaine pendant la guerre du Viêt Nam. L'entrée du Viêt Nam dans l'Organisation mondiale du commerce (O.M.C.), acquise le 7 novembre 2006 et officialisée le 1er janvier 2007, symbolise, sur le plan économique, le succès de la politique vietnamienne et son insertion dans la région comme dans le monde. À peine admis dans l'O.M.C., le Viêt Nam réunit à Hanoi, pour la première fois, le sommet annuel de l'APEC et reçoit, à cette occasion, en novembre 2006, le président George Walker Bush. Le président Triet lui rend visite moins d'un an plus tard, en juin 2007.
   Plusieurs visites du président Trân Duc Luong et du Premier ministre Nguyên Tan Dung en France, en Russie, en Pologne et en République tchèque témoignent de la volonté d'ouverture du Viêt Nam en Europe.



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